Sunday, June 28, 2009

Ni vivas en "spama mondo"


Mi ne scias kion vi pensus pri tio. Sed mi opinias, ke nun preskaŭ ni ĉiuj vivas en vera "spama mondo", kiu nin kondukas al konfuzo, kaj pli serioze al oceano de timo: la timego de vivo sen sekureco. Oni povas imagi vivi ĉiutage kun timo. Ni devus denove lerni kiel kredi kaj al kiu ni devas kredi sen hezito. Preskaŭ ĉiam, malvereco venas al ni kun la belega visaĝo de vereco. Do oni komforte akceptas ĝin kun rideto. Dum niaj ridetoj kolorigas tempon kaj spacon, la veneno de malvereco malrapide sed certe fluas ĝis la kerno de niaj korpoj. Kiel alfronti la "spaman mondon"? Kiojn elektojn ni havas? 

Thursday, June 11, 2009

Dahaga (El Sediento)

Foto: http://image16.webshots.com

Karya: Octavio Paz

Untuk jejaki diriku, Puisi, 
dalam dirimu kuselidik: 
bintang laut terkuak, 
terkenang dalam hayatku. 
Untuk mencarimu, Puisi, 
dalam diriku kutenggelam. 

Lalu seorang diri kucari engkau 
dengan menghindari sosokku: 
rimbunnya bayang-bayang, 
tempat diriku tersesat! 

Tapi kemudian berulang-kali 
kukembali menatap diriku: 
di wajah tetapku yang terkenang 
dalam kehampaan yang sama; 
lautan bening tak beda rupa 
yang tak boleh kuteguk; 
dan di tepian kaca itu, 
korban dahaga yang sama. 

Diterjemahkan oleh Yohanes Manhitu 
Yogyakarta, 26 Desember 2004 
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El Sediento 

Por: Octavio Paz 

Por buscarme, Poesía, 
en ti me busqué: 
deshecha estrella de agua, 
se anegó en mi ser. 
Por buscarte, Poesía, 
en mí naufragué. 

Después sólo te buscaba 
por huir de mí: 
¡espesura de reflejos 
en que me perdí! 

Mas luego de tanta vuelta 
otra vez me vi: 
el mismo rostro anegado 
en la misma desnudez; 
las mismas aguas de espejo 
en las que no he de beber; 
y en el borde del espejo, 
el mismo muerto de sed. 

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*) Lahir di Mexico City, 1914, belajar di Universidad Nacional de Méjico. Pada tahun 1990, ia menjadi orang Meksiko pertama yang memenangi hadiah Nobel Sastra. Sebelumnya ia menjadi duta besar Meksiko di beberapa belahan dunia, yaitu di Prancis, Swiss, Jepang, dan India, dan pernah mengajar di Universitas Cambridge dan Harvard. Karya-karya Paz telah diterjemahkan secara luas ke berbagai bahasa di dunia. Ia meninggal dunia pada tahun 1998.

Ulurkan Tanganmu (Dame La Mano)

Karya: Gabriela Mistral*


Ulurkan tanganmu dan ‘kan berdansa kita,

ulurkan tanganmu dan ku’kan kaucinta.

Berdua ‘kan serupa sekuntum bunga

serupa sekuntum bunga, itu saja…


Berdua ‘kan senandungkan seutas syair,

dalam irama yang sama kau‘kan berdansa.

Bagai sebutir gandum ‘kan bergelinding kita,

bagai sebutir gandum, itu saja…


Namamu Mawar dan aku Harapan,

tapi namamu ‘kan lepas dari ingatanmu,

sebab kita ‘kan berpadu, satu dansa

di bukit dan itu saja…


Diterjemahkan oleh Yohanes Manhitu

Yogyakarta, 10 Januari 2004

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Dame La Mano


Por: Gabriela Mistral


Dame la mano y danzaremos,
dame la mano y me amarás.

Como una sola flor seremos,
como una flor, y nada más. . .


El mismo verso cantaremos,
al mismo paso bailarás.
Como una espiga ondularemos,
como una espiga, y nada más.


Te llamas Rosa y yo Esperanza,
pero tu nombre olvidarás,
porque seremos una danza
en la colina y nada más...


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*) Lahir di Vicuña, Chile, 1889, dengan nama Lucila Godoy de Alcayaga.Ia seorang penyair, negarawati, pengarang pertama dari Amerika Latin yang memenangi hadiah Nobel Sastra (1945), dan pendidik. Ia pernah menjabat konsul Chile di Madrid, Lisabon, dan di beberapa negara lain, termasuk di Los Angeles. Puisi-puisinya penuh kehangatan dan perasaan dan telah diterjemahkan ke berbagai bahasa di dunia. Semasa hidupnya ia melakukan banyak perjalanan ke luar negeri dan pernah menjabat profesor tamu di University of Puerto Rico. Wanita menakjubkan ini meninggal pada tahun 1957.

Ma première rencontre avec le français


Par: Yohanes Manhitu

NORMALEMENT, on fait quelque chose parce qu’on l’aime. Il y a toujours une raison pour chaque chose qu’on fait dans notre vie. Il y a aussi toujours une histoire pour expliquer pourquoi on fait ça, par exemple apprendre une langue étrangère difficile comme le français. Ici, je veux vous raconter une histoire simple de ma première rencontre avec la langue française que tout le monde pense toujours difficile, mais romantique ainsi que melodieuse.

Il y a quelques années, quand j’étudiais à l’université à Kupang, Ouest-Timor, j’avais l’habitude de rentrer chez mes parents en autobus pendant mes vacances. Mes parents habitent dans un petit village près d’un route nationale á 270 kilomètres à l’est de Kupang, la capitale de la province de Nusa Tenggara Timur (une province dans la quelle on peut voir un nature sauvage et splendide, et trouver environ 60 langues locales).

Un jour du mois de mai 1999, quand je suis allé chez mes parents pour passer mes vacances, j’ai emporté un vieux roman anglais que j’ai trouvé près d’une église. Je le lisais dans l’autobus, bien qu’il faisait chaud et que l’autobus bougait sans s’arrêter pendant ce voyage fatigant. À mon avis, c’était préférable de lire quelque chose que de m’y asseoir pendant environ six heures sans rien faire. Beaucoup de passagers, en particulier ceux assis à côté de moi dormaient, mais je continuais à lire le roman, bien que je me sentis fatigé. Je rappele toujours le titre du roman. C’était MEET ME IN MONTE CARLO (Rencontre-moi à Monte Carlo). Il raconte l’amour de deux jeunes Anglais qui se sont séparés parce que l’homme était appelé sous les drapeaux au Vietnam pendant quelques années, mais finalement ils se sont rencontrés à Monte Carlo où l’homme travaillait pour les policiers français.

L’histoire du roman était très romantique et amusante, mais malheureusement, au début je ne le comprenais pas complètement, parce qu’il y avais des mots étrangers que je ne connaissais pas. Je pensais qu’ils étaient peut-être espagnols ou italiens, mais à la fin, j’ai trouvé qu’ils étaient français, dans un petit dictionnaire français que j’ai emprunté de la bibliothèque nationale de Kupang pendant deux jours.

À partir ce moment là, j’avais la curiosité d’apprendre le français que je trouvais nouveau et unique, mais il n’était pas possible de l’apprendre, parce qu’il n’y a pas de cours de français ou quelqu’un avec qui je pouvais l’apprendre dans ma ville. Ainsi, après que j’ai terminé mes études à l’université, je pensais que peut être je devais réaliser mon rêve. Bien que le français est très difficile et quelquefois ennuyeux, je ne l’abandonnerai jamais. Croyez-moi!

Je rêve toujours de parler couramment et d’écrire bien français. Franchement, je ne sais pas quand cela se réalisera, mais je suis toujours optimiste. Je ne sais pas quoi faire, seulement essayer et essayer de parler et écrire tous le jours sans m’arrêter. Parfois je passe le temps dans le Café la terrasse ou ailleurs pour attendre et rencontrer quelqu’un avec qui je peux pratiquer mon mauvais français. D’après moi, pour apprendre une langue plus facilement peut-être on doit être des «mendiants» de la langue qui sans timité à parler la langue avec les autres, bien qu’on fasse beaucoup d’erreurs. Mais, on n’est pas comme ceux qui sont dans la rue pour demander de l’argent aux gens qui passent sont coincés dans un emboutellage.

Yogyakarta, le 12 mai 2001

Dans le marché ambulant

Par Yohanes Manhitu


Chaque chose a son prix


JE venais de terminé mon premier séjour d’une semaine chez la sœur de mon amie Nusya à Jakarta et je voudrais rentrer a Yogyakarta. Il était six heures et demie du matin, lorsque Madame Yuli, la sœur de Nusya, et Monsieur Bernard, un homme qui a séjourné chez Madame Yuli, m’ont amené à la Gare de Jatinegara, une gare moyenne qui se trouve à Jakarta-east. En réalité, ils auraient dû m’emener à la Gare Gambir qui se trouve près du Monument National (Monas), mais c’était trop tard pour y aller. C’était bien ma faute, parce que je me suis réveillé trop tard.

Après avoir dit «Merci beaucoup» et «Au revoir» à Madame Yuli et Monsieur Bernard, je suis entré dans la gare pour acheter le ticket pour Yogyakarta. En fait, je voulais acheter un ticket classe affaire, mais à la fin, j’ai decidé d’acheter un ticket classe économique. J’ai pensé que c’était meilleur maché et, en plus, je voulais essayer de voyager dans un train de la classe économique. Il y avait quelque amis qui m’avaient dit que c’était interessant de voyager en train classe économique. On peut y trouver des nouveaux amis. En plus, si on veut voyager gratuitement, on peut entrer sans ticket. Mais c’est trop dangereux. Si on fait cela, on fini en prison.

J’ai attendu le train après avoir acheté le ticket en lisant un livre, précisement un roman anglais que j’avais acheté au Shopping Centre à Yogyakarta. Il y avait beaucoup de monde à la gare. Certaines personnes ont lu les journaux.

Un long son a bruyemment sonné. C’était la sirène du train qui approchait. Dès que le train rouge est entré en la gare, les voyageurs se sont précipités vers lui. Moi, j’ai couru pour trouver une bonne place dans le train en tenant mon ticket dans la main gauche et un sac à dos bleu et une boîte dans la main droite. C’était mon deuxième voyage en train. Le premier c’était en train de classe exécutive s’appelle Taksaka 01.

Heureusement, j’ai reussi à trouver une bonne place près de la fenêtre de laquelle je pouvais voir le panorama pendant. Le voyage était très fatigant et aussi ennuyeux. A côté de moi, une femme avec sa petite fille qui mangeait beaucoup de pain. J’ai demandé la femme sa destination:

«Où allez-vous, Madame?».
Elle m’a dit: «On va à Cirebon. On decendrerá à la gare».
«Et vous, Monsieur?», demanda-t-elle.
«Je vais à Yogyakarta.», reponde-je en souriant.

A ce moment-là, je me suis rendu compte que c’est vraiment difficile de voyager en s’occupant des enfants. Cela peut être ennuyeux s’il n’y a pas assez de places pour les enfants.

Après à peu près trente minutes de voyager, le train s’est transformé en un grand marché. Je l’appelle toujours Pasar Berjalan (l’expression indonésienne pour le marché ambulant) depuis ce moment-là. C’est peut-être incroyable pour ceux qui ne le prennent jamais, mais vrai. Vous y trouverez beaucoup de choses à vendre: nourriture, boisson, vêtement, object d’art, journal, magazine, cigarette, etc. Les marchands se deplacent d’une cabine à l’autre en offrant leurs marchandises.

Normalement, les marchands ne sont pas dans le train pendant un voyage très long, par exemple, de Yogyarta à Jakarta. Ils se deplacent d’une gare à la prochaine gare. Je suis sûr qu’ils changent aussi le train. C’est-à-dire, ils se deplacent d’un train à l’autre. Je ne sais pas s’ils doivent payer pour ces affaires ambulantes et à qu’ils doivent payer.

Comme ce que j’ai trouvé, dans les trains de classe économique on ne pourrá jamais s’asseoir confortablement comme dans une avion, sauf si on a trop sommeil. Il y a toujours du bruit partout. Parfois, les marchands se disputent serieusement entre eux, parce que un marchand avait fait tomber les marchandises d’un autre. Quelques marchands devaient s’arreter longtemps dans une cabine, parce que le passage était completement bloqué par une vieille marchande que était en train d’offrir des marchandises aux voyageurs en insistant longtemps.

Bien que le nombre de marchands était grand, ils ne sont pas les seuls gens occupés qu’on trouve dans un train de classe économique. Dans mon train il y avait non seulement des marchands, mais aussi des mendiants et des musiciens des rues. Et c’est qu’on doit leur donner c’est de l’argent. Comme les marchands, ils se deplancent partout dans le train pour attirer la pitie des gens, mais parfois personne ne leur donne ni attention, ni sou.

Pour moi, les mendiants ne causent pas autant de bruit que les marchands et les musiciens, parce qu’il nous demandent de l’argent poliment – sans force. Il y avait certains mendiants handicapés physiquement. Le problème ce sont les musiciens des rues (pengamen), parce qu’il nous demandent très souvent avec colère et aussi force. Il faut que nous leur donnions de l’argent chaque fois qu’il finissent de chanter, bien qu’on ne trouve aucune beauté dans leurs chansons. A ce moment-là, pour leur eviter, je mettais toujours les écouteurs et faisais semblant de dormir. Bien que je le faisais, ils essayaient toujours de me réveiller.

On s’est arreté à la Gare Cirebon (Java-Ouest) où la femme à côté de moi est descendue avec sa fille et tout de suite, un jeune homme prit sa place. Dès que le train a commencé à bouger, un group des musiciens des rues est entrés dans notre cabine. Mais, avant leur arrivée, j’avais déjà fermé mes yeux. Ils se sont approchés et ont commencé à chanter une mauvaise chanson. Lorsqu’ils ont fini de chanter, l’un d’eux s’est approché en serrant un boîte. J’ai pensé qu’ils allaient me laissé, mais je me suis trompé. Ils m’ont réveillé.

«Monsieur, réveillez-vous!», dit un d’eux.
«Monsieur, monsieur, réveillez-vous, réveillez-vous!», dit un autre deux fois.
«Il dort depuis une heure», dit le jeun homme qui s’asseyait à côté de moi.
A cause de cela ils sont partis.

Une autre fois dans ce train, un autre groupe de musiciens des rues est venu. Lorsqu’ils sont arrivés presque tout le monde a dormi. Alors, ils n’y ont pas passé beaucoup de temps. Ils n’étaient pas contents.

On avait passé à peu près douze heures dans le train. Le soleil s’était déjà couché depuis trois ou quatre heures. Le nombre des voyageurs diminuait. Il y avait beaucoup de places libres et on pouvait se promener dans le train librement. A ce moment-là, je ne savais pas où nous étions, mais un jeune fille dont j’ai oublié le nom, m’a dit qu’on allait passer la Gare Purwokerto dans quinze minutes.

Lorque le train s’est arreté à la Gare Purwokerto, un groupe de musiciens des rues est entré dans la cabine. L’un d’eux a bien chanté et pour lui apprécier, moi et les deux jeunes filles qui se sont assises devant moi, avons donné quelques pièces de monnaie en souriant. Mais tout suite, un autre jeune homme est arrivé en bousculant.

«Mon tour, s’il vous plaît!», demanda-t-il.
«Mais, on vient de donner de l’argent a vos amis», dis-je.
«Ah, non, je ne suis pas de ce group. Moi, je suis seul. L’argent, s’il vous plaît!» demanda-t-il encore une fois.
«Tenez!», dit l’une des jeunes filles. Il est parti sans nous remercier, comme un fantôme noir.

Comme j’ai dit, c’est vraiment un marché ambulant où on trouve tout, non seulement des marchands aggressifs avec leurs marchandises, mais aussi des distractions payantes annuyeuses et des mendiants ayant besoin de la pitié. Ce train appartient aux gens de classe sociale et économique la plus bas ou a ceux qui veulent voyager sans depenser beaucoup d’argent.

C’était l’annonce venant du haut-parleur qui nous’a informé que nous allions arriver à la Gare Tugu, Yogyakarta, dans quinze minutes. Cela m’a fait beaucoup plaisir. A ce moment-là, j’ai su que c’était le moment de quitter «le marché ambulant» dans lequel j’avais passé treize heures en restant assis. C’était aussi le moment de quitter les mendiants polis et les musiciens de rues prèsque non-civilisés. Je suis decendu du train en remerciant Dieu et disant «Au revoir» aux jeunes filles. Finalement, je me suis retrouvé à Yogyakarta à dix heures. J’ai loué une moto pour rentrer chez moi.


Yogyakarta, le 10 mai 2002

Tuesday, May 26, 2009

O Amor é uma companhia


O amor é uma companhia
 
Por: Fernando Pessoa

 
O amor é uma companhia.
Já não sei andar só pelos caminhos,
Porque já não posso andar só.
Um pensamento visível faz-me andar mais depressa
E ver menos, e ao mesmo tempo gostar bem de ir vendo tudo.
Mesmo a ausência dela é uma coisa que está comigo.
E eu gosto tanto dela que não sei como a desejar.
Se a não vejo, imagino-a e sou forte como as árvores altas.
Mas se a vejo tremo, não sei o que é feito do que sinto na ausência dela.
Todo eu sou qualquer força que me abandona.
Toda a realidade olha para mim como um girassol com a cara dela no meio.

Kidung

Karya: Fernando Pessoa*

Bidadari atau katai bermain musik?…
Menyerempet dalam pepohonan pinus
bayangan dan angin sepoi-sepoi halus
yang ber-irama musik.

Mengalun bagai di tikungan
jalan-jalan yang kutak tahu di mana
atau laksana seseorang di antara pepohonan
bisa saja menampakkan diri atau bersembunyi.

Ia sosok di kejauhan dan samar
yang belum pernah kukenal…
begitu kudengar dan nyaris menangis.
Untuk apa menangis kutak tahu.

Melodi yang begitu redup
yang begitu kutahu kalau ia ada
atau kalau itu hanyalah senjakala,
pepohonan pinus dan aku sedih.

Tapi berhenti ia, bagai angin sepoi-sepoi
ia lupa akan bentuk keluh-kesahnya;
dan saat ini tak ada lagi musik
kecuali irama pepohonan pinus.

Diterjemahkan oleh Yohanes Manhitu,
Yogyakarta, 12 Januari 2004



Canção


Por: Fernando Pessoa


Silfos ou gnomos tocam?...

Roçam nos pinheirais

Sombras e bafos leves

De ritmos musicais.


Ondulam como em voltas
De estradas não sei onde

Ou como alguém que entre árvores

Ora se mostra ou esconde.


Forma longínqua e incerta
Do que eu nunca terei...

Mal oiço e quase choro.
Por que choro não sei.

Tão tênue melodia
Que mal sei se ela existe
Ou se é só o crepúsculo,

Os pinhais e eu estar triste.


Mas cessa, como uma brisa

Esquece a forma aos seus ais;

E agora não há mais música

Do que a dos pinheirais.


*) Lahir di Lisabon, Portugal, 1888, dengan nama Fernando Antonio Nogueira Pessoa.
Selain sebagai penyair, ia juga penerjemah dan tokoh Modernisme Portugis.
Sebagian besar puisi di masa awal kepenyairannya ditulis dalam bahasa
Inggris, bahasa yang lebih dari sekadar bahasa keduanya.
Ia meninggal dunia di Lisabon pada tahun 1935.

Ocean of Words

Picture: http://images.auctionworks.com

To A.A. Johanna

I have begun a long journey 
to the ocean of words, 
where from Monday to Sunday 
phrases come and go like boats.  

The sharp bends in the road 
are but a rainbow-like path 
leading to a broad-based world, 
where the mind is free from death. 

And in the ocean of words 
all languages are boats. 
If we want an easy sailing, 
never stop our boatbuilding! 

A poem by Yohanes Manhitu 
Yogyakarta, 16 May 2009

The World is Like a Rainbow

Author: Yohanes Manhitu

“Everybody speaks English!”
I don’t know whether it’s a wish
or simply a sudden guess
before a long journey by bus.
Even in a global village proclaimed,
the world is still colourful indeed.
And everyone has his tongue
giving him words to sing.
Yours is English; mine, Indonesian.
Hers is Chinese; his, Galician.
But words alone cannot prove
that we all can live with love.
Yogyakarta, 15 April 2009
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Mundu ne’e Hanesan Baur

Autór: Yohanes Manhitu

“Ema hotu-hotu ko’alia inglés!”
Ha’u la hatene se ne’e hakarak
ka sasi’ik be sai tekitekir de’it
molok viajen naruk ho autokarru.
Maski iha kanua globál be haklaken mós,
mundu sei soi hela kór oioin tebetebes.
No ema ida-idak ho ninia lian rasik
be fó ba nia liafuan hodi hananu.
Ó-nian, inglés; ha’u-nian, indonéziu.
Feto ne’ebá nian, xinés; mane nian, gallegu.
Maibé liafuan sira mesak la bele prova
katak ita hotu-hotu bele moris ho dame.
Yogyakarta, Indonézia, 15 Abríl 2009
Tradusaun ba inglés hosi autór rasik
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*) Tetum (lia-tetun) is the first national and official language of the Democratic Republic of Timor-Leste (East Timor🇹🇱).

Tuesday, April 28, 2009

Tiga Buah E-Mail Pribadi

Karya: Yohanes Manhitu

kemarin kusinggah di tengah belantara maya,
hendak menengok ke pusat terowongan jagat.
kuketuk ikon gerbang belantara, bersemangat;
kubuka kotak beritaku bagai singa lepas puasa.

senarai pesan terpampang di hadapanku, penuh;
pesan demi pesan kutatap penuh harapan pasti.
hanya tiga e-mail pribadi yang undang tanyaku.
kutahu ketiganya lanjutan dari jalinan dua hati.

tak ingin kulewatkan satu kata pun dari tiap bait,
karena kutahu setiap kata adalah getaran nurani.
kutahu pula, tiap bait syair menetes dari sukma.
kukecap tetesan sukmanya dari bait-bait teratur.

sanubariku tersenyum menyelami sanubarinya,
walau hanya lewat urutan kata-kata bersahaja;
sanubariku puas menyelam dalam arus kiasan.
ia sepertinya tlah jadi sahabat aroma sang rosa.

tak ingin kubiarkan ketiga e-mail itu membeku;
tak ingin jua kulepas mereka diseret badai maya.
mereka kuslamatkan dalam benteng sang floppy.
kubawa, kubaca, dan kurenungkan di sisi danau.

Tuktuk-Samosir, 29 Mei 2003

Akronim Mawar

Karya: Yohanes Manhitu

Stat rosa pristina nomine,
nomina nuda tenemus.

kini kuurai sekuntum kata mawar
di relung langit hati berkabut rindu
jadi lima butir kata dari rahim mawar
yang tuntun ke oase kawanan mimpiku
yang tiap detik dirundung lahar dahaga.

tiap butir aksara mawar kulumuri makna
agar jelas di mata, juga nyaring di telinga.
kuingin tiap butirnya senantiasa bersemi
di antara onak dan duri seribu keraguan,
kuingin tiap butirnya rangkul keabadian
di antariksa kata-kata yang rindu dian.

m............................
a...............................
w.................................
a....................................
r......................................
.
kini…

mahadewi yang harus kurangkul
angan perawan yang mesti kuraih
wujud yang ingin kuajak bercumbu
alegro yang buat hidup semakin hidup
roman yang awet dalam kulkas nurani.

kau, mawar penawar, ini hati terhampar.
kau tak kularang untuk marah karenanya
kau tak kucegah untuk menertawainya
kau tak kudesak untuk memungutnya
kau tak kudaulat untuk mengaguminya.
kau, semoga selami lautan mawar hatiku.


Jatiwaringin-Jakarta Timur
19 April 2003

Kau Monalisaku


Karya: Yohanes Manhitu

senyummu tak semisterius senyum Monalisa-
buah tangan da Vinci yang pikat sejuta batin-
karena sering kuberhasil tebak arti senyummu.
kau Monalisa, bukan karena misterius senyummu,
tapi karena jiwa ragamu ‘kan kekal abadi bersamaku.

tak sengaja kuciptakan satu kekekalan tak bakal kekal,
seperti da Vinci yang sengaja bangun monumen kekal
yang dihiasi senyum simpul misterius Sang Monalisa.
kuhanya dambakan sesimpul cinta yang bakal kekal.
monalisaku tidak harus monalisa misterius da Vinci.

monalisaku, tak pernah kuciptakan helai rambutmu
tak pernah pula kucoba ukir senyummu yang abadi.
semoga kau miliki kesetiaan Sang Bunda La Pièta,
semoga hatimu seputih kapas Mahadma Gandhi;
dan cintamu setulus pengembara dari Samaria.

Pugeran Timur-Yogyakarta, 10 Mei 2004

Recuerdos Vivos


Por: Yohanes Manhitu

Quedan en mi recuerdos vivos
Como una imajen en el espejo
Y los guardo con tanto cuidado
¡Que el tiempo no vaya a borrar!

Todas las mañanas en el mundo
Pasan aún nuevas horas largas
Pero estos recuerdos todavía
Están vivos y tú estás en mi

Mañana es aún un misterio
¡Que el sol nos vaya a saludar!
Tú seguirás viviendo en mi
Aunque no llegue el sol

Yogyakarta, 28 de marzo de 2009

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Kenangan yang Hidup

Oleh: Yohanes Manhitu

Tersisa dalam diriku kenangan yang hidup
Bagai sebentuk gambar di cermin
Dan kupelihara dengan amat hati-hati
Semoga tak lekang oleh sang waktu!

Saban pagi di dunia ini
Masih berlalu jam-jam baru yang panjang
Namun segala kenangan ini masih
Tetap hidup dan kau di dalam aku

Esok masih sebuah misteri
Semoga sang surya menyapa kita!
Kau ‘kan terus hidup di dalam aku
Meski sang surya tak kunjung tiba

Yogyakarta, 28 Maret 2009


Monday, March 23, 2009

Antaŭ ol la Maro Renkontas la Ĉielon (Sebelum Laut Bertemu Langit); de/oleh: Eka Budianta

Bildo/gambar: www.vecteezy.com

de Eka Budianta*

Unu kelonio reiras al la maro
post kiam ĝi metis ovojn sur la marbordo.
Ĉi-nokte mi enterigas la granojn
de mia poemo sur la bordo de via koro
baldaŭ mi reiros al la maro.

Mia poemo – la ovoj de tiu kelonio –
eble baldaŭ elkoviĝos 
kaj estiĝos bravaj kelonidoj,
naĝontaj ĝis mil mejloj da distanco.
Eblas ke ili mortos,
rompiĝitaj, aŭ nur piedpremitaj.

Supoze, ke unu ovo de kelonio
elkoviĝas sur la bordo de via koro,
mia kelonido ankaŭ reiros al la maro
kiel poeto reironta al la fonto de la suno
tra vilaĝoj kaj urboj, tra montoj kaj arbaroj, 
kiuj lian aĝon konsumas.

Se la ondoj min rebonvenigas,
mi nomos vin marbordo amata
kie mi plantis tiujn ĉi vortojn,
kiuj pasintece min naskis,
en la antaŭaj generacioj.

Estas prave, ke iam tiu kelonio
neniam revenos al la marbordo
ĉar ĝi ne povos daŭrigi meti ovojn.
Ĝi nur povos naĝi kaj plonĝi
en la maron por renkonti la ĉielon
je la horizonto eterna.

Esperantigis Yohanes Manhitu
Yogyakarta, la 31an de aŭgusto 2007
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Sebelum Laut Bertemu Langit

Oleh: Eka Budianta

Seekor penyu pulang ke laut
Setelah meletakkan telurnya di pantai
Malam ini kubenamkan butir-butir
Puisiku di pantai hatimu
Sebentar lagi aku akan balik ke laut.

Puisiku - telur-telur penyu itu-
mungkin bakal menetas
menjadi tukik-tukik perkasa
yang berenang beribu mil jauhnya
Mungkin juga mati
Pecah, terinjak begitu saja

Misalnya sebutir telur penyu
menetas di pantai hatimu
tukik kecilku juga kembali ke laut
Seperti penyair mudik ke sumber matahari
melalui desa dan kota, gunung dan hutan
yang menghabiskan usianya

Kalau ombak menyambutku kembali
Akan kusebut namamu pantai kasih
Tempat kutanamkan kata-kata
yang dulu melahirkan aku
bergenerasi yang lalu

Betul, suatu hari penyu itu
tak pernah datang lagi ke pantai
sebab ia tak bisa lagi bertelur
Ia hanya berenang dan menyelam
menuju laut bertemu langit
di cakrawala abadi

Jakarta, 2003
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*) Eka Budianta (plena nomo: Christophorus Apolinaris Eka Budianta Martoredjo, naskiĝis en Ngimbang, Orienta Javo, Indonezio, en 1956) estas konata indonezia poeto kaj verkisto. Legu pli pri li ĉe Wikipedia en la indonezia aŭ la angla.