Sunday, June 28, 2009

Ni vivas en "spama mondo"


Mi ne scias kion vi pensus pri tio. Sed mi opinias, ke nun preskaŭ ni ĉiuj vivas en vera "spama mondo", kiu nin kondukas al konfuzo, kaj pli serioze al oceano de timo: la timego de vivo sen sekureco. Oni povas imagi vivi ĉiutage kun timo. Ni devus denove lerni kiel kredi kaj al kiu ni devas kredi sen hezito. Preskaŭ ĉiam, malvereco venas al ni kun la belega visaĝo de vereco. Do oni komforte akceptas ĝin kun rideto. Dum niaj ridetoj kolorigas tempon kaj spacon, la veneno de malvereco malrapide sed certe fluas ĝis la kerno de niaj korpoj. Kiel alfronti la "spaman mondon"? Kiojn elektojn ni havas? 

Thursday, June 11, 2009

Dahaga (El Sediento)

Foto: http://image16.webshots.com

Karya: Octavio Paz

Untuk jejaki diriku, Puisi, 
dalam dirimu kuselidik: 
bintang laut terkuak, 
terkenang dalam hayatku. 
Untuk mencarimu, Puisi, 
dalam diriku kutenggelam. 

Lalu seorang diri kucari engkau 
dengan menghindari sosokku: 
rimbunnya bayang-bayang, 
tempat diriku tersesat! 

Tapi kemudian berulang-kali 
kukembali menatap diriku: 
di wajah tetapku yang terkenang 
dalam kehampaan yang sama; 
lautan bening tak beda rupa 
yang tak boleh kuteguk; 
dan di tepian kaca itu, 
korban dahaga yang sama. 

Diterjemahkan oleh Yohanes Manhitu 
Yogyakarta, 26 Desember 2004 
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El Sediento 

Por: Octavio Paz 

Por buscarme, Poesía, 
en ti me busqué: 
deshecha estrella de agua, 
se anegó en mi ser. 
Por buscarte, Poesía, 
en mí naufragué. 

Después sólo te buscaba 
por huir de mí: 
¡espesura de reflejos 
en que me perdí! 

Mas luego de tanta vuelta 
otra vez me vi: 
el mismo rostro anegado 
en la misma desnudez; 
las mismas aguas de espejo 
en las que no he de beber; 
y en el borde del espejo, 
el mismo muerto de sed. 

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*) Lahir di Mexico City, 1914, belajar di Universidad Nacional de Méjico. Pada tahun 1990, ia menjadi orang Meksiko pertama yang memenangi hadiah Nobel Sastra. Sebelumnya ia menjadi duta besar Meksiko di beberapa belahan dunia, yaitu di Prancis, Swiss, Jepang, dan India, dan pernah mengajar di Universitas Cambridge dan Harvard. Karya-karya Paz telah diterjemahkan secara luas ke berbagai bahasa di dunia. Ia meninggal dunia pada tahun 1998.

Ulurkan Tanganmu (Dame La Mano)

Karya: Gabriela Mistral*


Ulurkan tanganmu dan ‘kan berdansa kita,

ulurkan tanganmu dan ku’kan kaucinta.

Berdua ‘kan serupa sekuntum bunga

serupa sekuntum bunga, itu saja…


Berdua ‘kan senandungkan seutas syair,

dalam irama yang sama kau‘kan berdansa.

Bagai sebutir gandum ‘kan bergelinding kita,

bagai sebutir gandum, itu saja…


Namamu Mawar dan aku Harapan,

tapi namamu ‘kan lepas dari ingatanmu,

sebab kita ‘kan berpadu, satu dansa

di bukit dan itu saja…


Diterjemahkan oleh Yohanes Manhitu

Yogyakarta, 10 Januari 2004

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Dame La Mano


Por: Gabriela Mistral


Dame la mano y danzaremos,
dame la mano y me amarás.

Como una sola flor seremos,
como una flor, y nada más. . .


El mismo verso cantaremos,
al mismo paso bailarás.
Como una espiga ondularemos,
como una espiga, y nada más.


Te llamas Rosa y yo Esperanza,
pero tu nombre olvidarás,
porque seremos una danza
en la colina y nada más...


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*) Lahir di Vicuña, Chile, 1889, dengan nama Lucila Godoy de Alcayaga.Ia seorang penyair, negarawati, pengarang pertama dari Amerika Latin yang memenangi hadiah Nobel Sastra (1945), dan pendidik. Ia pernah menjabat konsul Chile di Madrid, Lisabon, dan di beberapa negara lain, termasuk di Los Angeles. Puisi-puisinya penuh kehangatan dan perasaan dan telah diterjemahkan ke berbagai bahasa di dunia. Semasa hidupnya ia melakukan banyak perjalanan ke luar negeri dan pernah menjabat profesor tamu di University of Puerto Rico. Wanita menakjubkan ini meninggal pada tahun 1957.

Ma première rencontre avec le français


Par: Yohanes Manhitu

NORMALEMENT, on fait quelque chose parce qu’on l’aime. Il y a toujours une raison pour chaque chose qu’on fait dans notre vie. Il y a aussi toujours une histoire pour expliquer pourquoi on fait ça, par exemple apprendre une langue étrangère difficile comme le français. Ici, je veux vous raconter une histoire simple de ma première rencontre avec la langue française que tout le monde pense toujours difficile, mais romantique ainsi que melodieuse.

Il y a quelques années, quand j’étudiais à l’université à Kupang, Ouest-Timor, j’avais l’habitude de rentrer chez mes parents en autobus pendant mes vacances. Mes parents habitent dans un petit village près d’un route nationale á 270 kilomètres à l’est de Kupang, la capitale de la province de Nusa Tenggara Timur (une province dans la quelle on peut voir un nature sauvage et splendide, et trouver environ 60 langues locales).

Un jour du mois de mai 1999, quand je suis allé chez mes parents pour passer mes vacances, j’ai emporté un vieux roman anglais que j’ai trouvé près d’une église. Je le lisais dans l’autobus, bien qu’il faisait chaud et que l’autobus bougait sans s’arrêter pendant ce voyage fatigant. À mon avis, c’était préférable de lire quelque chose que de m’y asseoir pendant environ six heures sans rien faire. Beaucoup de passagers, en particulier ceux assis à côté de moi dormaient, mais je continuais à lire le roman, bien que je me sentis fatigé. Je rappele toujours le titre du roman. C’était MEET ME IN MONTE CARLO (Rencontre-moi à Monte Carlo). Il raconte l’amour de deux jeunes Anglais qui se sont séparés parce que l’homme était appelé sous les drapeaux au Vietnam pendant quelques années, mais finalement ils se sont rencontrés à Monte Carlo où l’homme travaillait pour les policiers français.

L’histoire du roman était très romantique et amusante, mais malheureusement, au début je ne le comprenais pas complètement, parce qu’il y avais des mots étrangers que je ne connaissais pas. Je pensais qu’ils étaient peut-être espagnols ou italiens, mais à la fin, j’ai trouvé qu’ils étaient français, dans un petit dictionnaire français que j’ai emprunté de la bibliothèque nationale de Kupang pendant deux jours.

À partir ce moment là, j’avais la curiosité d’apprendre le français que je trouvais nouveau et unique, mais il n’était pas possible de l’apprendre, parce qu’il n’y a pas de cours de français ou quelqu’un avec qui je pouvais l’apprendre dans ma ville. Ainsi, après que j’ai terminé mes études à l’université, je pensais que peut être je devais réaliser mon rêve. Bien que le français est très difficile et quelquefois ennuyeux, je ne l’abandonnerai jamais. Croyez-moi!

Je rêve toujours de parler couramment et d’écrire bien français. Franchement, je ne sais pas quand cela se réalisera, mais je suis toujours optimiste. Je ne sais pas quoi faire, seulement essayer et essayer de parler et écrire tous le jours sans m’arrêter. Parfois je passe le temps dans le Café la terrasse ou ailleurs pour attendre et rencontrer quelqu’un avec qui je peux pratiquer mon mauvais français. D’après moi, pour apprendre une langue plus facilement peut-être on doit être des «mendiants» de la langue qui sans timité à parler la langue avec les autres, bien qu’on fasse beaucoup d’erreurs. Mais, on n’est pas comme ceux qui sont dans la rue pour demander de l’argent aux gens qui passent sont coincés dans un emboutellage.

Yogyakarta, le 12 mai 2001

Dans le marché ambulant

Par Yohanes Manhitu


Chaque chose a son prix


JE venais de terminé mon premier séjour d’une semaine chez la sœur de mon amie Nusya à Jakarta et je voudrais rentrer a Yogyakarta. Il était six heures et demie du matin, lorsque Madame Yuli, la sœur de Nusya, et Monsieur Bernard, un homme qui a séjourné chez Madame Yuli, m’ont amené à la Gare de Jatinegara, une gare moyenne qui se trouve à Jakarta-east. En réalité, ils auraient dû m’emener à la Gare Gambir qui se trouve près du Monument National (Monas), mais c’était trop tard pour y aller. C’était bien ma faute, parce que je me suis réveillé trop tard.

Après avoir dit «Merci beaucoup» et «Au revoir» à Madame Yuli et Monsieur Bernard, je suis entré dans la gare pour acheter le ticket pour Yogyakarta. En fait, je voulais acheter un ticket classe affaire, mais à la fin, j’ai decidé d’acheter un ticket classe économique. J’ai pensé que c’était meilleur maché et, en plus, je voulais essayer de voyager dans un train de la classe économique. Il y avait quelque amis qui m’avaient dit que c’était interessant de voyager en train classe économique. On peut y trouver des nouveaux amis. En plus, si on veut voyager gratuitement, on peut entrer sans ticket. Mais c’est trop dangereux. Si on fait cela, on fini en prison.

J’ai attendu le train après avoir acheté le ticket en lisant un livre, précisement un roman anglais que j’avais acheté au Shopping Centre à Yogyakarta. Il y avait beaucoup de monde à la gare. Certaines personnes ont lu les journaux.

Un long son a bruyemment sonné. C’était la sirène du train qui approchait. Dès que le train rouge est entré en la gare, les voyageurs se sont précipités vers lui. Moi, j’ai couru pour trouver une bonne place dans le train en tenant mon ticket dans la main gauche et un sac à dos bleu et une boîte dans la main droite. C’était mon deuxième voyage en train. Le premier c’était en train de classe exécutive s’appelle Taksaka 01.

Heureusement, j’ai reussi à trouver une bonne place près de la fenêtre de laquelle je pouvais voir le panorama pendant. Le voyage était très fatigant et aussi ennuyeux. A côté de moi, une femme avec sa petite fille qui mangeait beaucoup de pain. J’ai demandé la femme sa destination:

«Où allez-vous, Madame?».
Elle m’a dit: «On va à Cirebon. On decendrerá à la gare».
«Et vous, Monsieur?», demanda-t-elle.
«Je vais à Yogyakarta.», reponde-je en souriant.

A ce moment-là, je me suis rendu compte que c’est vraiment difficile de voyager en s’occupant des enfants. Cela peut être ennuyeux s’il n’y a pas assez de places pour les enfants.

Après à peu près trente minutes de voyager, le train s’est transformé en un grand marché. Je l’appelle toujours Pasar Berjalan (l’expression indonésienne pour le marché ambulant) depuis ce moment-là. C’est peut-être incroyable pour ceux qui ne le prennent jamais, mais vrai. Vous y trouverez beaucoup de choses à vendre: nourriture, boisson, vêtement, object d’art, journal, magazine, cigarette, etc. Les marchands se deplacent d’une cabine à l’autre en offrant leurs marchandises.

Normalement, les marchands ne sont pas dans le train pendant un voyage très long, par exemple, de Yogyarta à Jakarta. Ils se deplacent d’une gare à la prochaine gare. Je suis sûr qu’ils changent aussi le train. C’est-à-dire, ils se deplacent d’un train à l’autre. Je ne sais pas s’ils doivent payer pour ces affaires ambulantes et à qu’ils doivent payer.

Comme ce que j’ai trouvé, dans les trains de classe économique on ne pourrá jamais s’asseoir confortablement comme dans une avion, sauf si on a trop sommeil. Il y a toujours du bruit partout. Parfois, les marchands se disputent serieusement entre eux, parce que un marchand avait fait tomber les marchandises d’un autre. Quelques marchands devaient s’arreter longtemps dans une cabine, parce que le passage était completement bloqué par une vieille marchande que était en train d’offrir des marchandises aux voyageurs en insistant longtemps.

Bien que le nombre de marchands était grand, ils ne sont pas les seuls gens occupés qu’on trouve dans un train de classe économique. Dans mon train il y avait non seulement des marchands, mais aussi des mendiants et des musiciens des rues. Et c’est qu’on doit leur donner c’est de l’argent. Comme les marchands, ils se deplancent partout dans le train pour attirer la pitie des gens, mais parfois personne ne leur donne ni attention, ni sou.

Pour moi, les mendiants ne causent pas autant de bruit que les marchands et les musiciens, parce qu’il nous demandent de l’argent poliment – sans force. Il y avait certains mendiants handicapés physiquement. Le problème ce sont les musiciens des rues (pengamen), parce qu’il nous demandent très souvent avec colère et aussi force. Il faut que nous leur donnions de l’argent chaque fois qu’il finissent de chanter, bien qu’on ne trouve aucune beauté dans leurs chansons. A ce moment-là, pour leur eviter, je mettais toujours les écouteurs et faisais semblant de dormir. Bien que je le faisais, ils essayaient toujours de me réveiller.

On s’est arreté à la Gare Cirebon (Java-Ouest) où la femme à côté de moi est descendue avec sa fille et tout de suite, un jeune homme prit sa place. Dès que le train a commencé à bouger, un group des musiciens des rues est entrés dans notre cabine. Mais, avant leur arrivée, j’avais déjà fermé mes yeux. Ils se sont approchés et ont commencé à chanter une mauvaise chanson. Lorsqu’ils ont fini de chanter, l’un d’eux s’est approché en serrant un boîte. J’ai pensé qu’ils allaient me laissé, mais je me suis trompé. Ils m’ont réveillé.

«Monsieur, réveillez-vous!», dit un d’eux.
«Monsieur, monsieur, réveillez-vous, réveillez-vous!», dit un autre deux fois.
«Il dort depuis une heure», dit le jeun homme qui s’asseyait à côté de moi.
A cause de cela ils sont partis.

Une autre fois dans ce train, un autre groupe de musiciens des rues est venu. Lorsqu’ils sont arrivés presque tout le monde a dormi. Alors, ils n’y ont pas passé beaucoup de temps. Ils n’étaient pas contents.

On avait passé à peu près douze heures dans le train. Le soleil s’était déjà couché depuis trois ou quatre heures. Le nombre des voyageurs diminuait. Il y avait beaucoup de places libres et on pouvait se promener dans le train librement. A ce moment-là, je ne savais pas où nous étions, mais un jeune fille dont j’ai oublié le nom, m’a dit qu’on allait passer la Gare Purwokerto dans quinze minutes.

Lorque le train s’est arreté à la Gare Purwokerto, un groupe de musiciens des rues est entré dans la cabine. L’un d’eux a bien chanté et pour lui apprécier, moi et les deux jeunes filles qui se sont assises devant moi, avons donné quelques pièces de monnaie en souriant. Mais tout suite, un autre jeune homme est arrivé en bousculant.

«Mon tour, s’il vous plaît!», demanda-t-il.
«Mais, on vient de donner de l’argent a vos amis», dis-je.
«Ah, non, je ne suis pas de ce group. Moi, je suis seul. L’argent, s’il vous plaît!» demanda-t-il encore une fois.
«Tenez!», dit l’une des jeunes filles. Il est parti sans nous remercier, comme un fantôme noir.

Comme j’ai dit, c’est vraiment un marché ambulant où on trouve tout, non seulement des marchands aggressifs avec leurs marchandises, mais aussi des distractions payantes annuyeuses et des mendiants ayant besoin de la pitié. Ce train appartient aux gens de classe sociale et économique la plus bas ou a ceux qui veulent voyager sans depenser beaucoup d’argent.

C’était l’annonce venant du haut-parleur qui nous’a informé que nous allions arriver à la Gare Tugu, Yogyakarta, dans quinze minutes. Cela m’a fait beaucoup plaisir. A ce moment-là, j’ai su que c’était le moment de quitter «le marché ambulant» dans lequel j’avais passé treize heures en restant assis. C’était aussi le moment de quitter les mendiants polis et les musiciens de rues prèsque non-civilisés. Je suis decendu du train en remerciant Dieu et disant «Au revoir» aux jeunes filles. Finalement, je me suis retrouvé à Yogyakarta à dix heures. J’ai loué une moto pour rentrer chez moi.


Yogyakarta, le 10 mai 2002